Biographie

Chronologie de la vie de Józef Czapski

 

1896 2 IV –  Józef Czapski – fils de Jerzy Czapski ( Polonais) et de Józefa Thun (Autrichienne) vient au monde à Prague. Il passe les premières années de son enfance dans le domaine familial, à Przyłuki, près de Mińsk (Biélorussie).

1903décès de sa mère, Józefa Leopoldyna Czapska, née Thun.

Été 1909 –  Séjour à Houlgate (Normandie).

1910-1914 –  Lycée à Saint Pétersbourg.

Eté 1914 –  Séjour à Villars-sur-Ollon (Alpes Suisses).

1915-1916 – Etudes de droit à l’Université de Saint-Pétersbourg. J. Czapski commence à écrire son Journal, qu’il tiendra sans interruption jusqu’en 1939; laissé à Varsovie, il sera détruit pendant la 2e guerre mondiale.

1916 – J. Czapski lit la brochure de Romain Rolland Au-dessus de la mêlée. Il écrit une lettre à l’auteur et reçoit une réponse. Premières idées pacifistes.

1917-1918 – Séjour à Saint-Pétersbourg. J. Czapski fait la connaissance des hommes politiques russes après la révolution de février; il rejoint l’armée polonaise, puis abandonne l’uniforme à cause de ses idées pacifistes et de la lecture des œuvres de Léon Tolstoï.

1919 -1920 – Participation à la guerre polono-bolchévique, décorations militaires.

1921 – Inscription à l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie. Etudes à l’atelier du professeur Józef Pankiewicz après son retour de France. J. Czapski découvre l’impressionnisme, le postimpressionnisme et d’autres courants de l’art français et européen.

Automne 1923 – Fondation, avec un groupe d’étudiantes et d’étudiants du «Comité de Paris » ( K.P = « Kapistes »). Les « Kapistes » préparent un séjour d’études à Paris.

1924 – Départ pour Paris avec les «Kapistes ». Czapski découvre l’œuvre de Marcel Proust.

1925 – J. Czapski dessine pour les journaux de mode parisiens;  études épisodiques à L’Académie Colarossi et à l’Académie Ranson; Czapski fait la connaissance de Roger Bissière; départ pour  La Ciotat, peinture en plein-air. Czapski participe à l’organisation d’un bal à la Société Nationale d`Horticulture de France, rue de Grenelle, auquel étaient présents Pierre Bonnard, Constantin Brancusi, Jean Cocteau, Misia Godebska-Sert.

1926 – J. Czapski fait la connaissance d’André Malraux, de François Mauriac, de Sergei Diaghilev, de Serge Lifar, de Nicolas Nabokov. Contacts avec Daniel Halévy. J. Czapski rencontre Jacques Maritain, Raïssa Maritain, Léon-Paul Fargue, Sacha Rzewuski. Il fréquente le salon de Misia Godebska-Sert.

1927-1928  – J. Czapski écrit un essai sur l’œuvre de Marcel Proust. Interview d’André Maurois publiée dans la presse polonaise.

1929 – Il fait la connaissance de Gertrude Stein chez le peintre Louis Marcoussis. Il rencontre aussi Lilly Pastré.

1930 – Exposition collective des « Kapistes » à la Galerie Zak,  Place St. Germain-des-Prés à Paris. Voyage en Espagne et visite des musées.

1931 – Expositions des « Kapistes » à la Galerie Max Moss, 3, rue du Léman à Genève et à Varsovie, au Club Polonais Artistique de l’Hôtel Polonia. Czapski obtient une bourse d’un an à Paris (adresse parisienne : 21, avenue du Maine). En été, Daniel Halévy vient en Pologne sur l’invitation de Czapski. Il publiera un livre consacré à ce voyage en Pologne et en Europe Centrale, dédié à J. Czapski (Ed. Grasset, 1933.)

1932 – Exposition individuelle à la Galerie Vignon (17, rue Vignon) à Paris. Exposition individuelle à la Galerie Georges Maratier à Paris, avec le soutien moral et l’aide financière de Gertrude Stein.

1931-1939 – Expositions collectives et individuelles en Pologne. Czapski peint environ 160 toiles documentées.

1934 – départ pour Paris, visite du Louvre. Czapski prépare un livre sur Józef Pankiewicz et la peinture. Il fait la connaissance du poète polonais Czesław Miłosz.

1935 – visite des musées et des expositions à Venise (Titien) et à Paris (Max Beckmann et les impressionnistes allemands).

1936 – Publication du livre « Józef PankiewiczLa vie et l’Œuvre » ( Varsovie 1936).

1937 – participation à l’exposition Universelle de Paris. Czapski reçoit une médaille de bronze dans le domaine de la peinture pour son tableau « Le soir ».

1938 – participation à l’Exposition Universelle de New York

1939 – participation à l’Exposition Internationale de l’Art de Pittsburgh (Etats-Unis).

1.09. 1939 – Début de la 2e guerre mondiale. Czapski est mobilisé et quitte Varsovie pour le front. Le 27 septembre, il est fait prisonnier par l’Armée Rouge et interné dans le camp de prisonniers de Starobielsk (URSS).

1940 – Le NKVD décide de le transporter avec ses compagnons à Pavlichtchev Bor, dans le camp de Griazowiets (URSS). Czapski reprend son journal, qu’il continuera tous les jours jusqu’en 1989. Il prend des notes qui lui serviront à écrire ses futurs livres consacrés aux camps soviétiques.

1940/1941 – Camp de Griazowiets – Cours consacrés à Marcel Proust, exposés consacrés à la peinture française dans le cadre des cours de français pour les officiers et les soldats polonais.

22 juin 1940 – L’armée d’Hitler attaque L’URSS.

30 juillet 1941 – Le premier ministre du gouvernement polonais Władysław Sikorski et l’ambassadeur soviétique en Grande Bretagne Ivan Maïski signent un accord concernant la lutte commune de la Pologne et l’URSS contre l’Allemagne nazie. En vertu de cet accord, les deux pays renouent des relations diplomatiques, rompues après l’agression de la Pologne par l’URSS le 17 septembre 1939. L’accord prévoit la création d’une armée polonaise sur le territoire de l’URSS.  En conséquence, le gouvernement soviétique ouvre les portes des camps et des prisons, et les citoyens polonais détenus sont amnistiés.

Józef Czapski se trouve dans le groupe des prisonniers amnistiés. Seulement 395 prisonniers survivent aux camps de Kozielsk, de Starobielsk et d’Ostaszków. (Environ 22000 prisonniers polonais ont été fusillés à Katyń par les soviétiques).

Czapski entre dans l’Armée Polonaise commandée par le général Władysław Anders. Il est nommé chef du Bureau de recherches des officiers et soldats polonais disparus en URSS. Il commence à recueillir des matériaux pour ses livres:  «Souvenirs de Starobielsk » – souvenirs des camps soviétiques et « Terre Inhumaine » – consacré à son séjour en URSS et aux Polonais dans l’empire soviétique dans les années 1939-1942.

Printemps 1942. Rapport final sur les officiers polonais assassinés et disparus en URSS. Il est nommé chef du Département de la Propagande et de l’Information auprès de l’Etat-major de l’Armée Polonaise de l’Est. A Tachkent, il rencontre la poète Anna Achmatowa. Il quitte l’URSS avec l’Armée Polonaise pour se rendre en Iran et en Irak.

1942-1944 – Le 2e Corps de l’Armée Polonaise à l’Est traverse successivement l’Iran, l’Irak, la Palestine, la Syrie, l’Egypte et se retrouve en Italie. En 1943, Czapski apprend que les prisonniers des camps de Kozielsk, de Starobielsk et d’Ostaszków  qu’il recherchait ont été assassinés sur l’ordre du NKVD. (Voir : Le crime de Katyń).

1944 – Le lieutenant-colonel J. Czapski participe à la campagne d’Italie. Il publie le livre «Souvenirs de Starobielsk » dans plusieurs langues, dont le français. Lettre ouverte à Jacques Maritain et François Mauriac, publiée après la libération de Paris avec un appel adressé à l’Occident pour défendre l’Insurrection de Varsovie et la capitale polonaise détruite par les Allemands (5 X 1944).

1945 – Joseph Czapski est nommé chef de La Filiale parisienne du Ministère de l ’Information du Gouvernement Polonais en exil. Il rencontre Jacques Maritain, ambassadeur de France au Vatican, André Malraux et Gertrude Stein à Paris.

1945-1947 – Il habite à Paris, à différentes adresses. Il fait la connaissance de Gaston Palewski.

1946 – Création de l’Institut Littéraire à Rome.

Juin 1947 – Rome. L’Institut Littéraire publie le premier numéro du mensuel Kultura, rédigé par Jerzy Giedroyc, avec un article de J. Czapski consacré à Pierre Bonnard  après la mort de celui-ci. L’Institut Littéraire déménage à Paris et s’installe à Maisons-Laffitte, 1 avenue Corneille. En septembre 1947, le journal communiste « L’Humanité » appelle ouvertement Czapski et Giedroyc «bandits et nazis de l’armée d’Anders ». Démobilisation à Calais (octobre). Esquisse d’un portrait d’Edith Piaf dans un des cafés parisiens. Participation à un meeting du général de Gaulle à Saint-Etienne, nombreuses rencontres avec André Malraux, secrétaire du général.

1948 – Entrevue personnelle avec Charles de Gaulle (janvier). J. Czapski publie «Terre inhumaine». Les éditions Calmann Levy refusent de  publier le livre en français. Rencontre avec Camus (mai) et Georges Bernanos. J. Czapski fait la connaissance du poète et peintre Jean Colin. Il voit régulièrement Misia Sert, Lilly Pastré et Dolly Radziwiłł. Début des relations personnelles avec François Mauriac, Albert Camus et l’historien médiéval Philippe Ariès.

1949 – Publication de «Terre inhumaine » en polonais et en français par les éditions « Les îles d’or », avec un avant-propos de Daniel Halévy. Début de leur amitié. Compte rendu de «Terre Inhumaine » par Pierre Boutang dans le Monde. J. Czapski fait la connaissance du diplomate français Jean Laloy.

1950 – Voyage en Amérique avec une série de conférences : J. Czapski collecte des fonds pour « Kultura ». Il participe avec Giedroyc à la conférence fondatrice du Congrès de la Liberté de la Culture à Berlin. Il participe comme témoin au procès du journal « Les lettres françaises » contre David Rousset à Paris. Il fait la connaissance de l’écrivain et journaliste François Bondy, secrétaire du Congrès de la Liberté de la Culture.

1951 – Première exposition individuelle après la guerre, à la Galerie Motte à Genève.

1952 – Exposition à la Galerie Bénezet à Paris et exposition commune avec Jean Colin, également à Paris. Il se lie d’amitié avec le couple de peintres français Thierry et Floristelle Vernet.

1954 – Achat d’une maison à Maisons-Laffitte, au 91 avenue de Poissy, maison qui deviendra le site de Kultura et de l’Institut Littéraire. Exposition à la Galerie Bénezet.

1955 – Exposition aux Palais des Beaux-Arts à Bruxelles. Voyage en Amérique du Sud, rencontre de Witold Gombrowicz. Exposition au Museu de Arte Moderna de Sāo Paulo et à Rio de Janeiro. J. Czapski fait la connaissance de Rémy Celis, peintre français d’origine belge.

1956 – Exposition commune avec Jean Colin à Amiens.

1957 – Expositions au Musée National de Poznań et à Cracovie (Dom Plastyków ZPAP).

1958 – Exposition de dessins et de tableaux à la Galerie Bénezet à Paris. Rencontre de Jean Cocteau dans sa maison à Milly-la-Forêt. Visite chez André Malraux: Il ressemble tellement à mon dessin (…) il s’est sauvé de chez Gallimard pour aller chez de Gaulle. Participation à une Table Ronde dans le mensuel « Preuves », concernant l’attribution du prix Nobel à Boris Pasternak.

1959 – Exposition à la Grabowski Gallery à Londres.

1960 – Publication d’un recueil d’essais sur l’art., intitulé « Oko » («L’œil ») par l’Institut Littéraire de Paris. Exposition à la Grabowski Gallery de Londres. J. Czapski peint les portraits de Daniel Halévy et de Mme Halévy.

1961 – Expositions de peinture à la Galerie Bénezet à Paris et à la Sagittarius Gallery de New York. Czapski  fait la connaissance de Pierre Emmanuel et d’André Prudhommeaux (journaliste et anarchiste français).

1962 – Expositions à la Galerie de Marignan à Paris et à Toronto. J. Czapski revoit Nadia Boulanger, qu’il a connu dans les années 1926-1928. Il fait la connaissance de Louis de Villefosse, journaliste et écrivain français.

1964 – Expositions de dessins à la Galerie Aurelia,  la Galerie Bénezet à Paris et la Grabowski Gallery de Londres.

1965 – Rencontre avec Anna Achmatowa à Paris. Rencontre avec François Mauriac et participation à une Table Ronde  sur son œuvre. Czapski reçoit le prix de la Fondation A. Jurzykowski. Il fait la connaissance de l’écrivain Jean Marie Domenach.

1966 – Publication de textes de son journal sous le titre de «  Wyrwane strony ( « Pages arrachées ») dans « Kultura ». Expositions à la Galerie Jacques Desbrière à Paris et la Galerie M. Motte à Genève.

1967 – J. Czapski rend visite à André Malraux dans son bureau pour lui parler de la lettre ouverte pour la défense des dissidents en URSS. Exposition à la Galerie Jacques Desbrière à Paris.

1968 – Exposition à la Grabowski Gallery de Londres.

1970 – Expositions à la Grabowski Gallery de Londres et la Galerie Jacques Desbrière à Paris. Il rencontre Murielle Gagnebin, qui écrira un livre sur la peinture de J. Czapski (1974).

1971 – Exposition rétrospective à la Galerie M. Motte à Genève. Prix Littéraire de la Fondation Godlewski de Zurich.

1972 – Exposition rétrospective à la Galerie M. Motte à Genève

1973 – Rencontres avec l’actrice Madeleine Renaud dans un café parisien. Don  de J. Czapski à la Maison des Artistes de Paris ( il continuera à verser de l’argent jusqu’à sa mort). Il fait la connaissance du peintre Pierre Lesieur.

1974 – Une monographie de J. Czapski, écrite par Murielle Werner-Gagnebin, parait à Lausanne sous le titre « Czapski, la main et l’espace ». Expositions à la Galerie Lambert à Paris, à la Grabowski Gallery de Londres et la Galerie M. Motte à Paris. J. Czapski se rend à Genève en compagnie de Jerzy Giedroyc pour rencontrer Alexandre Soljenitsyne (octobre). Il fait la connaissance de Jean-Louis Kieffer, écrivain et critique d’art suisse.

1975 – Exposition à la Librairie-Galaxie de Paris. J. Czapski fait la connaissance de Jean d’Ormesson.

1976 – Exposition à la Galerie Melisa à Lausanne et la Galerie Plexus de Barbara et Richard Aeschlimann à Chexbres (Suisse). J.Czapski fait la connaissance de l’écrivain et soviétologue Alain Besançon.

1977 – Expositions à la Galerie Dédale à Genève et à la Librairie-Galerie Galaxie à Paris.

1978 – Exposition à la Galerie Briance à Paris.

1979 – Exposition dans le salon de la Galerie Jacques Desbrière. Exposition à la Galerie Plexus à Chexbres.

1980 – Exposition à la Galerie Plexus à Chexbres.

1981 – Décès à Paris de Maria Czapska, la sœur de Joseph. L’Institut Littéraire publie un tome d’esquisses intitulé « Tumult i widma » ( « Tumulte et spectres »). Exposition à la Galerie Briance à Paris.

1982 – Exposition à la Galerie Plexus à Chexbres.

 1983 – Les éditions Znak de Cracovie publient un recueil d’essais intitulé « Patrząc» (« En regardant ») (J.Pollakówna). Exposition à la Galerie Plexus à Chexbres.

1984 – Exposition à la Galerie Briance à Paris.

1985 – Participation à la Biennale de Paris ( 10 tableaux). Exposition à la Galerie Plexus à Chexbres.

1986 – Publication de fragments du journal sous le titre « Dzienniki, wspomnienia, relacje » (Journaux, souvenirs, témoignages) par les éditions Krakowska Oficyna Literacka (J. Pollakówna, P. Kłoczowski). Exposition au Musée de l’Archidiocèse de Varsovie. Exposition à la Galerie Plexus de Chexbres. Film d’Agnieszka Holland consacré à Joseph Czapski.

1987 – Rencontre d’auteur de Joseph Czapski au siège des éditions Libella, 12, rue Saint-Louis-en l’Ile à Paris, à l’occasion de la publication du livre « Proust contre la déchéance » et du livre « Souvenirs de Starobielsk » par les éditions Noir et Blanc.

1988 – Exposition à la Galerie Plexus à Chexbres.

1989 – Exposition intitulée Toiles anciennes et nouvelles à la Galerie Plexus à Chexbres.

1990 – Première édition officielle en Pologne de « Terre Inhumaine » (éditions Czytelnik). Deux expositions au Musée Jenisch à Vevey en Suisse (dont une rétrospective). Publication d’essais et d’esquisses sous le titre  «Czytając » (« En lisant ») par les éditions Znak de Cracovie. ( Jan Zieliński).

1991 – Exposition « Dziennik Józefa Czapskiego » ( « Journal de Joseph Czapski ») au Musée National de Poznań.

1992 – Exposition « Józef Czapski. Malarstwo ze zbiorów szwajcarskich » (« Joseph Czapski. Peintures des collections suisses »). Musées nationaux de Cracovie et de Poznań. Czapski est nommé professeur honoraire de l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie.

12 janvier 1993. Joseph Czapski meurt à Maisons-Laffitte. Il est inhumé au cimetière de Mesnil-le-Roi.

Auteur: Compilé par Janusz Nowak